Santé

André SIMON, médecin généraliste de 1988 à 2020.

Plus de 30 années consacrées à soigner notre village : André SIMON, médecin généraliste de 1988 à 2020

Pour cet entretien, nous avons retrouvé le Dr André SIMON sur Saint-Aunès. Bienveillant, il nous écoute comme il sait si bien le faire …mais pour une fois, les rôles sont inversés : nous posons les questions !

Les débuts

André SIMON est originaire d’Alsace. A 7 ans, il demandait à son médecin de pouvoir observer comment il lui recousait l’arcade sourcilière : sa vocation était née.

Son chemin aurait pu être de suivre celui du Docteur Albert Schweitzer (un autre alsacien) dont il admirait les pratiques de la médecine en Afrique (Lambaréné) et son engagement pour les pays pauvres mais il a préféré la médecine générale.

Il a débuté sa carrière en tant qu’Interne durant 5 ans dans les hôpitaux de Colmar et Sélestat. Marié à Chantal, ils sont « descendus dans le Sud de la France » pour trouver un lieu d’installation. Il a fait de nombreux remplacements dans le Sud : Orange, Saint-Chinian et près de Béziers. Père de 2 jeunes enfants il désirait se stabiliser. C’est pourquoi, après une association à Peymeinade pendant 6 mois, il a préféré en septembre 1988 créer le cabinet médical que nous connaissons dans l’avenue des Costières. Il y a exercé jusqu’à sa retraite fin 2020.

Les débuts furent difficiles comme pour la plupart des médecins à cette époque. : « J’ai vu mon premier patient au bout de 8 jours et réussi à avoir un revenu équivalent au SMIC après 4 ans de pratique 365 jours par an sans vacances. Son épouse, laborantine au CHU de Strasbourg n’ayant pas retrouvé de poste au CHU de Montpellier, André SIMON effectuait un maximum de gardes pour subvenir aux besoins de la famille.

Un village qui change…

Quand il est arrivé, le village était en pleine expansion, passant de 1160 habitants en 1982 à 2030 en 1990 et plus de 3500 actuellement. Les fêtes taurines y étaient très importantes et populaires. François Reboul (l’autre médecin généraliste) et André Simon assuraient tous les deux les gardes de la fête (Sainte Agnès et Pentecôte). Heureusement il n’y a jamais eu à Saint-Aunès de blessés graves contrairement à d’autres villages environnants. Ces gardes se sont arrêtées en 2014, date à laquelle la prise en charge médicale a été assurée par la Croix Rouge.

Le cabinet du Dr Simon

L’évolution du métier de médecin généraliste

Il y a 30 ans, il était fréquent que l’épouse du médecin aide au bon fonctionnement du cabinet médical. Ainsi Chantal a longtemps été sa secrétaire et comptable en plus d’être maman. Pour André Simon, le métier de médecin généraliste c’est d’abord être un « médecin de famille » : il ne comptait pas ses heures et se levait parfois la nuit pour des urgences. La médecine est une science humaine, d’abord humaine car concernant l’homme mais qui se doit également rester humaine au sens de l’écoute sans jugement, d’empathie et de dialogue avec son patient. C’est aussi une science : comme toute discipline scientifique, la médecine évolue et avance vers d’autres connaissances et ceci grâce aux importantes mutations technologiques que nous vivons au quotidien et aux autres outils (informatique, téléconsultation, etc, …). Ainsi la téléconsultation existe depuis de nombreuses années dans certains pays comme le Canada en raison de l’étendue de son territoire, et se démocratise en France depuis une dizaine d’années. L’épidémie du Covid19 a accéléré l’utilisation de la téléconsultation en France car elle permettait de diagnostiquer, surveiller et suivre l’évolution des patients à distance sans risque de contamination. Cependant la plupart des médecins ont continué à rendre visite aux patients en prenant des risques car rien ne remplace l’examen physique. Désormais l’intelligence artificielle semble une prochaine étape proche… « elle a certainement sa place parmi les autres avancées technologiques et pourrait faciliter et accélérer le diagnostic de nombreuses pathologies ».

L’exercice de la médecine a beaucoup changé durant ces 40 dernières années et ce n’est pas terminé. Les médecins aspirent à juste raison à un bon équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée c’est-à-dire de vrais week-ends, des horaires plus régulés et des gardes plus fonctionnelles. C’est pourquoi actuellement beaucoup de médecins s’associent ou créent des maisons médicales avec d’autres paramédicaux ; infirmières, kinésithérapeutes, orthophonistes, psychomotriciens, podologues, optimisant ainsi le fonctionnement de leur cabinet médical.

Quelques souvenirs marquants

Il se souvient que les grandes inondations de Nîmes en octobre 1988 ont marqué ses premiers pas dans la région ex Languedoc-Roussillon (Occitanie aujourd’hui).

Sa formation de médecine du sport lui a permis d’être durant 3 ans le médecin de l’équipe de France junior de Volley-Ball. Durant ses 3 semaines de congés en 1997, il a accompagné l’équipe lors de la coupe du monde qui se tenait à Téhéran. Cette expérience ainsi que des conférences sur la médecine du sport lui ont beaucoup appris sur la prévention et le traitement des pathologies liées au sport et la vie d’un club sportif.

Dr André SIMON Enfin, avec un certain amusement, il nous raconte avoir été appelé en urgence par une maman dont le « petit » avait fait un malaise dans sa baignoire. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant ce « petit » qui en réalité était un rugbyman d’1m90 au poids conséquent !

La retraite, une nouvelle vie qui commence ?

Malgré ses journées bien chargées, André Simon n’a jamais oublié de consacrer du temps à sa famille notamment lors de nombreux voyages.

Il avait décidé un arrêt complet au 31 décembre 2020 à 65 ans et s’y est tenu.

Il souhaite consacrer cette nouvelle vie à sa famille (il est 3 fois grand-père) et à de multiples activités : le sport, vélo, footing, bateau, jardinage, la photo et surtout voyager avec son épouse Chantal dès que la pandémie du COVID sera finie…Il rêve de voyages en Polynésie, sur les îles lointaines et dans les pays Anglo-Saxons pour améliorer son Anglais.

Aimant la musique, il joue de la guitare et aimerait apprendre le piano.

« Pour continuer à aider », il a fait partie des volontaires inscrits pour collaborer au futur centre de vaccination anti Covid19 de l’agglomération de l’étang de l’or actuellement en suspend et n’écarte pas l’idée de donner de son temps dans une association ultérieurement.

Entretien réalisé par Fabien DISPA et Alain GUIGARD en Mars 2021

Remerciements : André Simon pour cet entretien et sa photographie, Julie Deter pour la photo du cabinet

Edition : Benoit Gorce et Julie Deter

Publication : le 25 Mai 2021